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MONFLANQUIN
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bastide alphonsine,
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Place centrale et
ses cornières.
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le
Patrimoine
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Temple protestant.
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visite de la bastide
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Bastide en 1666
Plan Bastide en 1791.
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- Notes
- sur le
- Temple protestant
- de
- Monflanquin
- .
- Au cours de l'année 1985/86, la rénovation du Temple de Monflanquin a permis de
mettre à jour, une fois le plâtre tombé, les traces de constructions passées que
conservent les murs et qui invitent à se pencher sur l'histoire du Temple.
1 - LA CHAPELLE DES AUGUSTINS
1-1 ses dimensions: -
Avant que de devenir le Temple protestant, l'édifice fut la chapelle des
Augustins. En effet, le couvent des Augustins, installé au bas de la colline, du côté
du versant (1), est brûlé en 1569 lors de l'un des épisodes des guerres de
religions.
- Les Conventuels après de vains efforts pendant de longues années, pour
reconstruire, vont s'installer dans la ville.
En 1601, le registre des visites de Nicolas de Villars porte témoignage de "trois
maisons de la ville où se pourrait faire le service" (2).
En 1624, un obit permet l'achat de "la maison de M. Filiol qui est celle sur laquelle
est bâti le couvent" (3).
Donc deux possibilités pour l'installation des Augustins dans la ville. Dans la
première hypothèse, la maison de M. Filiol permet l'hébergement des Conventuels et
l'une ou deux des maisons signalées dès 1611 sert à la construction de la chapelle.
- Dans la seconde hypothèse c'est, à l'inverse, la maison de M. Filiol sur
laquelle est construite la chapelle. Les textes ne sont pas assez explicites pour
trancher.
Quoiqu'il en soit, dans l'une ou l'autre hypothèse, l'essentiel subsiste. A savoir que la
chapelle s'est glissée au XVII dans le tissus urbain en respectant les dimensions du
parcellaire de la bastide. En effet, l'édifice fait au sol, à l'intérieur, 6m x 18m, ce
qui correspond aux parcelles en lanières héritées des "traceurs" de la
bastide au XIII° siècle et dont les mesures sont de 7m dans la largeur pour 19m dans la
longueur. (4)
1-2 ses murs:
Cette thèse de la chapelle construite en lieu et place d'une maison peut tirer argument
de le présence d'un mur noirci de cheminée (H) sur le mur de droite, en son milieu vers
le haut. Il est permis d'évoquer une habitation avec étage antérieure à la chapelle ce
qui au demeurant, pourrait expliquer un certain nombre d'ouvertures à cette hauteur tout
autour du bâtiment.
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les lettres de A à S correspondent aux lettres de
renvoi dans le texte |
Pour en rester au mur de droite dans sa partie supérieure, que faut-il
penser de l'ouverture (I) obturée sur la droite de la cheminée : une simple niche? une
fenêtre par-dessus le toit de la maison voisine? un élément de la maison ou de la
chapelle? Même question pour l'autre ouverture (J) condamnée un peu plus haut sur la
droite et en partie masquée par la voûte lambrissée.
Sur le mur de
gauche, mais légèrement décalés vers l'entrée du Temple, les vestiges de deux
fenêtres, l'une en demi-cercle (B) et l'autre rectangulaire (L). De même que pour leurs
vis-à-vis faut-il les considérer comme partie prenante d'une maison, donc antérieures
à la chapelle, ou bien plutôt de la chapelle donc postérieures à la maison? Par
contre, les quatre ouvertures (C) en haut vers le fronton correspondraient assez à des
cellules de moines au-dessus de l'autel:
Le mur du fond ne reste pas étranger à l'interrogation ainsi posée,
avec sur sa partie supérieure les traces d'une porte vers le centre droit et celle d'une
fenêtre vers le centre gauche. De même en bas deux fenêtres de parte (O) et d'autre (Q)
d'une porte centrale (P) avec disparition de celle de droite remplacée par une ouverture
(R) entourée de bois.
Au total, toutes ces ouvertures, encadrées de bois ou de pierre posent ce même problème
de fonction et de datation.
1-3 ses arcs voûtés :
Cette chapelle, où les Augustins restèrent jusqu'en 1790, servit à l'occasion
d'église paroissiale en remplacement de l'église St André. Un missionnaire royal en
août 1700 signale : "Je gémis chaque jour sur les ruines de notre église St
André. On fut obligé une fois de plus de transférer le service dans la chapelle
beaucoup trop petite des Augustins".-(5)
Ces Augustins ont, sans conteste, signé leur présence par les trois arcs voûtés sur la
gauche.
Le premier (N). celui du fond, d'un style différent, donne accès à ce qui a pu être la
sacristie. A noter qu'à cet endroit des ossements ont été retrouvés, ce qui laisse
supposer que, dans le respect des traditions, des enterrements ont eu lieu dans la
chapelle (6).
Le second (M), celui du milieu, s'ouvre sur une petite chapelle où les travaux de
décrépissage en cours, ont permis de découvrir un large bandeau noir peint sur
l'ensemble mural intérieur. De plus, sur le mur du fond, une fresque, "une litre",
mérite un croquis, avec ses deux lions dorés qui enserrent un médaillon ovale dont le
dessin est hélas effacé.
Le troisième (K), près de l'entrée, peut faire penser soit à un passage latéral soit
à une petite chapelle identique à la précédente, et qui aurait disparu. L'une ou
l'autre interprétation repose sûr le même constat: les Augustins empiètent sur la
maison voisine par leurs constructions.
A y regarder de plus près, les deux autres arcs voûtes s'autorisent déjà une avancée
sérieuse sur cette maison voisine. Une telle liberté de la part des constructeurs n'est
pensable nue s'ils étaient également chez eux, à côté. Sans ces conditions de
propriété, les ouverture (C) bordées de bois, sur ce mur de gauche, trouvent des
justifications à l'hypothèse avancée à propos de cellules pour moines.
1-4 le carrerot des Augustins(**) :
Enfin, il est indispensable de réfléchir sur la relation chapelle/ carrerot à
l'époque des Augustins, pour mieux appréhender la vie de ce qui était globalement un
couvent.
Propriétaires de la grande maison occupée actuellement par le foyer du troisième âge,
de l'autre côté du carrerot, il est logique de rechercher une porte secondaire qui leur
permettait d'aller et venir le plus directement possible de la chapelle à leur
résidence. Pourquoi ne pas poser l'hypothèse que cette porte, murée de l'extérieur,
est devenue le placard de ce oui fut la sacristie.
Hypothèse à vérifier en se demandant, au demeurant, s'il n'existe pas une
correspondance entre cette porte et le pilier (ultime vestige
d'un porche?) placé de l'autre côté du carrérot et visible dans la cour du foyer du
troisième âge.
Entre la chapelle et la maison, deux voûtes enjambaient le carrérot. Elles sont encore
visibles aujourd'hui. Comment ne pas associer ce "pontage" à la porte déjà
mentionnée, en haut du mur du fond de la chapelle; la logique veut alors qu'il y ait eu
soit (hypothèse peu crédible) un premier étage comme dans la maison préexistante, soit
une mezzanine, soit un simple escalier adossé au mur.
Ce "carrérot des Augustins" devait être, en outre, bien pratique pour
rejoindre directement, depuis la chapelle ou leur habitation, l'église St André,
comme le veut la tradition orale(7).
2 - LE TEMPLE PROTESTANT
2-1 l'attribution de 1806
En 1806, est attribué aux protestants cet édifice qui devient par ordre chronologique le
troisième dans l'histoire de Monflanquin, successeur du premier installé
au XVI et XVII
dans l'église St André et du second de courte existence sur la place Caladon à la
veille de la révocation de l'édit de Nantes.
Un acte du 16 mai 1807 permet de se faire une idée des lieux à cette époque (8 ) :
"La dite maison actuellement occupée par la mairie à titre de ferme, consiste au
rez-de-chaussée en une grande salle ci-devant réfectoire et une cuisine. Au premier
étage sa trouve un corridor duquel on communique dans trois chambres prenant leur vue sur
le jardin attenant et au fond duquel existe un hangar en dépendant. Le 2ème étage est
composé d'un corridor à la droite duquel est une chambre servant de grenier, le tout en
très mauvais état, laquelle maison et jardin provenant des ci-devant Augustins de
Monflanquin sont situés dans la ville rue St Nicolas.
Demeurant exceptés de la vente, d'après le décret impérial du 18 fructidor an 13
qui a mis à la disposition du Consistoire de l'Église Réformée de Castelmoron
l'église desdits ci-devant Augustins de Monflanquin, la décision du préfet du 8 avril
1806 : l'église, sacristie. chapelle et porche qui pourraient précéder le principale
porte de la dite église, le dessus de la sacristie, de le chapelle ainsi que tout porche
qui sa trouverait placé à côté de la principale porte
d'entrée.
Demeurent compris dans la présente vente lesdits objets estimés en revenu valeur
de 1790 la somme de 180 francs laquelle multipliée par 18 donne un capital de 2160 francs
montant de la mise à prix."
La dite maison vendue, en 1807, à M. Malespine, négociant, sera rachetée par M. Bosc,
en 1824, et revendue par M. Brugère à la commune pour l'école des filles avant que de
devenir le foyer du troisième âge au milieu du XX° siècle.
2-2 les modifications :
L'occupation de l'édifice par la communauté protestante s'est accompagnée de
l'application d'un enduit sur toutes les faces murales; seuls décors tolérés : huit
tableaux dans lesquels étaient inscrits des textes bibliques.
La bible sculptée et la croix du fronton datent comme le fronton lui-même de 1876. Une
série de documents permet de le déterminer avec précision et tout d'abord les
compte-rendus de la municipalité de Monflanquin entre 1852 et 1876 (9) :
La question apparaît au cours de la séance du 11-5-1852 où les conseillers municipaux
notent que "le temple de Monflanquin se trouve depuis bien longtemps dans un
état complet de délabrement et qu'il est urgent de le réparer..."
Le devis des réparations (10) sera établi le 23-2-1876 et porte pour l'essentiel sur la
reconstruction des 44m carrés du fronton auxquels s'ajoutent 4m carrés de réfection du
côté droit et les 23m carrés du côté gauche (une observation attentive permet de
distinguer encore les zones affectées), en particulier sur la gauche (A)
Les travaux donneront lieu à contestation entre la mairie et l'entrepreneur, R.
Berthomieu. Cependant, cette remise en état comprenant l'édification du fronton, les
fenêtres géminées, le perron et les réparations de la toiture, de la voûte
lambrissée et du plancher de la tribune, sera menée à bien courant 1876.
- En résumé
|
- 1624: achat de la maison de M. Filiol par les Augustins pour leur couvent
1806 : attribution de la chapelle aux protestants pour y installer leur temple.
1876 : reconstruction de la façade et d'une partie du bâti
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* *
*
Au total, seulement trois dates précises perdues au milieu d'une série d'hypothèses
qu'il reste à transformer en certitudes dans la mesure du possible. Tel est le chantier
qui s'ouvre à ceux qui s'intéressent à l'histoire du temple de Monflanquin.
Georges Odo
SLA n° 267 / 268
1988
** Ce nom "carrerot des
Augustins" a été, par la suite, retenu par la municipalité pour être officiel.
.BIBLIOGRAPHIE
1- Revue de l'Agenais 1956. Article de Perotin
2- Archives d'Agen GC folio n° 388
3- Archives d'Agen H3
4- CEB : "le bâti en bastides" p. 70
5- Archives d'Agen H3
6- Témoignage de Jacques Odier, août 1986
7- Mme de Védrines, août 1986
8- Archives d'Agen 12 J 325 Marboutin
9- Archives municipales, cahier 1837 / 1882
10- MJC Monflanquin, documents
Site
: l'histoire des protestants de Monflanquin.
Site
: plan de la Bastide en 1666 .
Le temple près de l'église et le cimetière protestant.
Site
: plan de la Bastide en 1791..
Le temple, ses vestiges sur la place Caladon et la coupe de la chapelle des Augustins futur temple.
.
- Annexe
- Les 3 Temples de Monflanquin
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XVI° siècle
XVIII° siècle
XIX° siècle
|
- Le premier temple protestant est construit, fin XVI°
siècle, en partie sur l'emplacement des maisons du Prieur et du Curé, en partie dans
l'église même, les protestants ayant bâti une muraille qui leur laisse entièrement le
chur alors que les catholiques récupèrent le reste de la nef. Un tel voisinage de
part et d'autre de ce mur va être des plus problématiques car aux chants-des uns
répondent les sonneries de cloches des autres et inversement:..
Ce n'est qu'en 1673 que les catholiques retrouvent l'usage intégral de l'église.
Commence alors le piquetage du second temple, entre la
brèche de Piquemil et la rue des Vignes - autrement dit sur l'actuelle place Caladon -
"de même grandeur et largeur que le précédent". A peine terminé, ce temple
est fermé, puis démoli en 1687 en application de la Révocation de l'Édit de Nantes.
Le troisième temple sera installé, par décret
impérial du 18 Fructidor An XIII, en "l'église des ci-devants Augustins de
Monflanquin".
A l'époque, la salle doit encore résonner des discussions de 1789 lorsqu'en
Janvier les représentants de la ville et de la juridiction, dans une ambiance très
loyaliste à l'égard du Roi, préparent les Tass Généraux et lorsqu'en Mars de la même
année les mêmes représentants se retrouvent pour rédiger cette fois le Cahier de
Doléances de Monflanquin. Cahier où les sujets du Roi s'engageaient dans la révolution
en épousant les aspirations d'une bourgeoisie et d'une noblesse locales touchées par les
idées du Siècle des Lumières, et qui allait traverser cette période sans excès
notoires.
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Au
sol : Mur ouest du temple
place Caladon décembre 2004.
Confirme le
relevé de 1791 et les indications de 1912 |
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