MONFLANQUIN
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    Les remparts

    et

    les fonctions

    de la

    Bastide de  Monflanquin

    .
    "Faire le Tour de ville" c'est évidemment découvrir la beauté du panorama environnant, c'est aussi imaginer les remparts qui autrefois protégeaient la Bastide.

    En effet, de la fin du XIII°  jusqu'au XVII° siècle, ces remparts se dressaient en lieu et place du boulevard circulaire actuel, dont il faut lier l'apparition aux travaux d'embellissement de Monflanquin en 1752, avec les ateliers de charité ouverts aux pauvres. Aujourd'hui seule subsiste l'abside de l'église qui était incorporée dans l'enceinte de défense.

    Évoquer ces remparts c'est rappeler la fonction militaire conjoncturelle de la Bastide, sans oublier pour autant les fonctions premières et fondamentales que sont l'administration et l'échange commercial.


    I Origine et Signification

    I-1 Origine

    I-1-a) de la Bastide

    En 1252, Guillaume AMAGNOU (Amanieu) - Seigneur de Calviac - cède à Alphonse de Poitiers Comte de Toulouse et frère de Louis IX (plus connu sous le nom de Saint-Louis) "la Montagne de Monflanquin"
    (Franchomme P.5 )

    En juin 1256 le Sénéchal d'Agenais délivre une charte de coutumes à la ville de Monflanquin. Alphonse de Poitiers signe, à Vincennes, ce texte en confirmant les dites coutumes,
    (h1.A. II p. 188)
    Ainsi, à l'acte de cession/paréage de 1252, où le Seigneur apporte la terre et les droits de juridiction et Alphonse de Poitiers sa garantie et la sécurité, fait suite en 1256 la charte des Coutumes qui complète l'acte précédent en lui conférant une force et une valeur nouvelles. En effet, il conforte la relation population/seigneur, donc l'autorité d'Alphonse de Poitiers. Le schéma en deux temps, classique dans ce genre d'opération, est pleinement respecté.

    I-1-b) des remparts

    En 1282, durant l'été, un grave désaccord s'élève entre les habitants de la ville et ceux du détroit c'est-à-dire extra-muros. Les premiers affirment que les seconds doivent participer à la construction des remparts et ces derniers, pour s'y soustraire, se fondent sur le fait qu'ils ne bénéficient pas des coutumes et privilèges de la ville.

    Jean de GRAILLY, alors Sénéchal du Roi d'Angleterre, ménage un compromis : les mille sept cent soixante dix feux du détroit mais hors la ville - devenue anglaise après la disparition d'Alphonse de Poitiers - payeront mille livres arnaudines et seront quittes de la construction des remparts, tout en conservant les mêmes privilèges que les habitants de la Bastide. Les murs seront l'œuvre des Consuls, tandis que les portes fortifiées seront du ressort d'Édouard Ier représenté par Jean de Grailly
    (Franchomme p.8).

    A noter qu'entre l'acte de cession et la construction des remparts une génération a vécu.

    I-2 Signification

    I-2-a) de la Bastide

    La Bastide d'Alphonse de Poitiers n'a pas pour priorité la construction des remparts. Cette disposition n'est pas un hasard et donne une signification. autre que militaire à la création, de Monflanquin.

    En effet, Monflanquin est avant tout le siège d'une Bailie, c'est-à-dire d'une des quinze subdivisions de la Sénéchaussée Toulouse-Agenais ;
    le Bailli, sous l'autorité du Sénéchal, bien que d'origine plus ancienne, exerce des fonctions parfois militaires mais surtout administratives et financières
    (H-A II p.127).

    Monflanquin fait partie d'une série de Bailies qui se situent pour la plupart en écharpe si l'on considère le Centre/Capitale qu'est Toulouse : Agen, Port Sainte-Marie, Puymirol, Penne, Villeneuve, St-Pastour, Monclar, Laparade, Castillonnès, Monflanquin, Villeréal, Tournon, Ste Foy-la Grande, Marmande.

    Il est donc vraisemblable qu'au XIII° siècle  "pour combler le vide qui sépare les très nombreux villages et les villes anciennes, le pouvoir a créé des Bastides : concéder des coutumes, accorder des privilèges, c'est avant tout créer un nouveau lieu de foire et/ou un nouveau centre administratif"
    (CEB-3).

    La Bastide de Monflanquin, en 1252/1256, correspond à une volonté politique d'Alphonse de Poitiers de mieux répartir les fonctions administratives, de les mettre à la portée des ruraux, tout en apportant réponse aux besoins de mise en valeur du sol environnant.

    Monflanquin devient, au milieu du XIIIè siècle, un relais entre la ville/Capitale et les bourgs et villages de sa Juridiction. C'est en même temps une brèche opérée dans le système féodal, grâce à une alliance avec les Consuls/Jurats.

    I-2-b) des-remparts

    C'est à plus d'une génération de distance que les remparts viennent modifier l'aspect de la Bastide et sa signification.. Il y a, en l'occurrence, adaptation opportune, réponse au problème politique du moment : les tensions entre deux couronnes.

    Après la mort, en 1271, d'Alphonse de Poitiers et de son épouse Jeanne, une fois passées les péripéties de l'héritage, la promesse de Louis IX (lui-même mort devant Tunis l'année précédente) est tenue : l'Agenais, dont Monflanquin, est remis au Roi d'Angleterre Édouard Ier. Dès lors l'Agenais, pays frontière entre deux couronnes, apparaît comme écartelé
    (HA. II p 128).

    Sur cette zone frontalière de l'Agenais, face aux Bastides françaises, Monflanquin entre dans le dispositif des Bastides d'obédience Anglaise ! L'optique a chargé : à la fonction administrative et commerçante vient se surajouter, quand elle ne l'emporte pas momentanément, la fonction militaire.

    Les remparts que l'on bâtit autour de la ville, impliquent dès la fin du XIII° sinon une rupture du moins une évolution.

    Monflanquin au XIII°

    Monflanquin au XVI°

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    II- 340 Ans avec les remparts du XIIIe au XVIIe


    II-1 La Guerre de Cent Ans

    II-1-a) Les remparts et la fonction militaire

    Les remparts élevés, en 1282  par Édouard Ier, trouvent leur justification avant même la guerre de Cent Ans proprement dite, quand en 1292 s'ouvrent les hostilités avec Philippe-le-Bel à propos de la Guyenne.

    A partir de cette date, la rivalité ne va pas cesser d'endeuiller la région même si des trêves, des traités, sont signés apportant une accalmie précaire. Chaque seigneur du crû, prenant fait et cause pour l'une ou l'autre maison royale, s'empare indûment des paroisses, des terres. En ce début de XIV° siècle l'anarchie règne en Agenais, la loi du plus fort est souveraine. Les remparts ne sont pas un luxe. Ils offrent la sécurité et la possibilité d'une certaine pérennité des fonctions administrative et commerçante à Monflanquin.

    Pendant la Guerre de Cent Ans, de 1336 à 1453, sur le plan Agenais, les grandes entreprises guerrières sort rares. La plupart du temps, ce sort de petites expéditions qui se succèdent et s'enchevêtrent... On pourrait comparer l'Agenais à un damier aux cases bicolores, tant le réseau les villes anglaises est mêlé à celui des villes françaises (H.A. II p 132).

    Il arrive que la couleur du damier charge, passant de celle aux couleurs de la bannière à celle de la bannière française, ou inversement.  Dans cet imbroglio, les remparts permettent à Monflanquin de se préserver des exactions des uns et des autres : ainsi, en 1425, quand le capitaine André de Ribes - au service du Comte d'Armagnac - traverse l'Agenais, après avoir ravagé le Quercy et y laisse ses traces sanglantes (H.A. II p 153).

    II-1-b) Les autres fonctions de la Bastides

    Cependant, avec beaucoup de constance, les foires et marchés continuent à se réunir. La langue d'oc fait résonner les rues et la place de la Halle de ses accents, quelque soit l'occupant dont la langue est ignorée le plus souvent. Permanence de la vie, de la langue, de la fonction commerçante, derrière la mouvance politique.

    Permanence également de la fonction administrative, que la structure soit organisée autour de la Maison royale d'Angleterre ou de la Maison de France. Un Sénéchal remplace l'autre et, de la même façon, un bailli prend la place d'un autre bailli. Mais le rôle, la fonction de Monflanquin, subsistent dans la mesure où les prérogatives de la Jurade sont chaque fois reconnues par le nouvel occupant.

    II-2- Les Guerres de Religion

    II-2-a) Renfoncement de la fonction militaire

    Après la guerre de Cent Ans s'ouvre une longue période où les grandes confrontations se déplacent vers d'autres cieux. Mais, avec les guerres de Religion, Monflanquin va redécouvrir pour un temps l'importance de la fonction militaire.

    En 1562, ville où les protestants sont en nombre et même majoritaires vraisemblablement , Monflanquin participe au mouvement d'insurrection dans l'Agenais. Dès le mois d'Avril, avant que d'ouvrir ses portes aux trois compagnies qu'y installe Burie au mois d'août
    (Monluc 534.660).

    En 1569, c'est Monluc lui même qui y fait étape. A peine est-il parti que le protestant (l'est-il ?) Balthazar de Thoiras, venant de Bergerac, s'y précipite, fait abattre les restes du Couvent des Augustins. De leurs pierres il fait élever éperons, redoutes et autres pièces de fortifications
    (RA. 1956 p 162).

    En 1574, les catholiques accourus pour récupérer la Bastide échouent devant les remparts défendus par Langoiran, gouverneur du Périgord pour les protestants, qui s'est jeté dans cette place avec deux mille hommes pour la défendre
    ( Samazeuilh II p 183).

    Monflanquin place fore convoitée voit son rôle militaire se renforcer et par là-même protéger la fonction administrative puisque le futur Henri IV peut y installer un gouverneur dont les directives militaires, administratives et financières viendront non pas de la Cour de France     mais de Nérac. Ainsi, en 1586, Monflanquin a pour gouverneur  le sieur de Béthune ; c'est dire si la Bastide fortifiée est un maillon pris en considération dans le réseau militaro-administratif installé en Guyenne par le prince de Bourbon
    (Samazeuilh I I p 281) .

    II-2-b) Apogée de la fonction militaire

    1598 marque l'apogée de la fonction militaire quand Monflanquin est reconnu par les dispositions de l'Édit de Nantes en tant que place de sûreté des protestants, avec une garnison permanente de dix-huit hommes
    (Lagarde p 122).

    Comme précédemment, la fonction militaire se complète de la fonction administrative; à cela près que cette dernière est réincorporée dans le système monarchique réunifié autour du nouveau roi Henri IV.

    Par ailleurs, la fonction religieuse n'est pas absente dans la mesure où les protestants, protégés par l'existence de cette place de sûreté, conservent sans limitation. leur religion sur l'ensemble de la juridiction de Monflanquin.

    II-2-c) Déclin de la fonction militaire

    Sa qualité de place de sûreté vaut à Monflanquin d'être impliqué, encore en 1621, dans le conflit qui oppose les Protestants à Louis XIII. Le duc de la Force exhorte les habitants de la Bastide en juin de mettre en état les fortifications mais, en juillet, les succès de Louis XIII dans la région refroidissent les ardeurs de nombreux religionnaires et le sieur Saint Léger, gouverneur de Monflanquin, sensible aux pressions de Pardaillan, finit par jurer obéissance et fidélité
    (Samazeuilh II p 336.359).

    "
    l'an 1621 et le 7 du Moys de 7 bre M. Thibault de Labrousse, chevalier des ordres du Roy, gentilhomme ordinaire de la Chambre et Capitaine-enseigne des gardes du corps de sa Majesté, commissaire à elle député pour faire raser les murailles et fortifications de Monflanquin fait don au Couvent au nom du Roy, de toute la pierre des dites démolitions, à prendre depuis la porte St André jusques à la porte de Roquefère, du côté de l'orient et Midi, à la charge de dire tous les ans une messe du St-Esprit pour le Roy et la famille royale le 9 de 7bre" (A .A . H . 3 . )

    Cette démolition, qui concerne environ les trois quarts des remparts est à peine ébauchée
    (AA. 18 J 24).

    En effet, en Janvier 1622, le Baron de Castelnau, l'un des fils du Marquis de la Force, s'empare de Monflanquin en passant par des brèches larges de plus de cent cinquante mètres. Aussitôt, il fait renforcer les remparts
    (Samazeuilh II p374).

    C'est en quelque sorte le chant du cygne de la fonction militaire car, en juin 1622, tout est fini et le Marquis de Théobon, allié de la famille de la Force, rend la ville sans coup au Roi. Cette fois, les remparts vont être démantelés
    (St-Amans II p 40.43).
     

    III Le démantèlement des remparts au XVIIè


    III-1 L'aspect des remparts de Monflanquin

    III-1-a) d'après la carte de Belleyme

    Avant que de les voir disparaître, essayons un instant d'imaginer ce que furent ces remparts.

    La Carte de Belleyme dressée entre 1763 et 1783 garde l'empreinte de ces remparts et en dessine les principaux contours, confirmée par le relevé de l'Atlas Cantonal de 1816, dans sa section F.
    .
    Carte de Belleyme au XVIII°
    Plan selon la carte de Belleyme



    Cette enceinte de trille deux cent toises, c'est à dire de deux mille quatre cent mètres, flanquée de onze tours s'ouvre, selon cette carte de Belleyme :

    - Au Nord-est, à l'extrémité de la Rue de l'Union, sur la route de Villeréal et St-Avit. La porte par laquelle on franchit les remparts pourrait être celle que les chroniqueurs appellent St-André , du nom de l'Église qui se trouve à quelques centaines de mètres en contre-bas.

    - A l'Est, à l'extrémité de la Rue de la Paix, sur le chemin qui mène à La Caussade.

    - Au Sud, à l'extrémité de la Rue Ste-Marie, dans la direction de Calviac et Savignac/Leyze.

    - Au Sud, à l'extrémité de la Rue St-Pierre, dans la direction de Boulède.

    - A l'Ouest, à l'extrémité de la Rue de la Fente ( sous réserve de documents plus précis car la carte de Belleyme manque de rigueur en ce cas dans la direction de Castillonnès.

    - Au Nord-Ouest, à l'extrémité de la Rue porte St André/ porte Roquefère et , sur le chemin de Roquefère, par la porte de Roquefère comme il se doit
    (AA E sup 3520) .

    III-1-C) d'après Tholin

    Si l'on. se reporte aux conclusions de Tholin dans ses notes manuscrites sur Monflanquin il faut admettre que, longtemps, il n'y eut que quatre portes dans ses remparts : celles de Roquefère et de St-André vers le Nord et les deux portes du Sud
    (AA 15J 20 . 178).

    Il est à noter que les deux portes du Nord établissent de façon symbolique les relations de la Bastide, à ses origines, avec le château de Roquefère d'une part et l'Église
    St-André d'autre part.

    Il est à roter également que, par delà ces remparts protecteurs, la disposition ville / chemins met en évidence la place du centre géographique de Monflanquin par rapport à sa Juridiction. Tous les chemins convergent vers la bastide, passage obligé dont le rôle administratif et commerçant ne peut qu'être de la sorte renforcé.

    III-2 La démolition des remparts

    III-2-a) La décision

    Lorsqu'en juin 1622 le marquis de Théobon restitue la bastide de Monflanquin, ses murailles sont condamnées par décision prise, dès
    le 21 décembre 1621, à l'encontre de l'ensemble des places de Guyenne.
     
    Mesure qui devient exécutoire par ordonnance royale rendue le Ier juin 1622 à Agen. Une commission royale confie à l'avocat Général du Parlement de Bordeaux, Jean   Olivier DUSSAULT, démolition des forteresses de Guyenne, parmi lesquelles Monflanquin (RA 1982 p 365).

    III-2-b) Le démantèlement

    En 1628, il est fait mention de la démolition de l'hôpital avec les murs de la ville auxquels il était adossé, au Nord.
    (RA 1922 p 432).

    En avril 1630, l'intendant de Guyenne - François de Verthamont - déclare que "pour la construction du temple leur avons permis de prendre des pierres et matériaux vacants de la démolition de ladite ville"
    (RA 1913 p 237).

    En 1635, un procès-verbal dressé par les experts nommés pour estimer le dommage causé aux maisons de Henry de Persy, sieur de Mondésir, par suite de la démolition des remparts situe cette démolition en date de juillet 1628. Ce que confirment les archives de la Jurade de Montaut qui mentionnent, en Octobre 1628, le vote d'une somme de vingt livres pour le paiement de dix manœuvres employés à la destruction des fortifications de Monflanquin. Au total ces travaux reviendront à deux mille quatre cent soixante livres
    (RA 1982, p 365).

    En fait, le démantèlement a du s'effectuer sur plusieurs mois, sinon plusieurs années. Mais dès 1628 - l'année de soulèvement protestant et du siège de la Rochelle - les fortifications sont rendues inopérantes sur le plan militaire. A un point tel qu'en 1652 - au temps de la Fronde - Condé sera amené à ordonner de restaurer ces remparts mis à bas ; ordre sans lendemain
    (RA 1982 p 365).

    1622 : décision ... 1628: démantèlement... les deux ultimes soulèvements protestants dans la région ont été fatals aux remparts de Monflanquin.

    Les pierres une fois dispersées ont servi à construire bien des bâtiments... par exemple le Temple de Monflanquin, en 1673, où "le 20 Juin, le mardi soir, comme quantité d'habitants travaillaient à ramener des pierres aux anciennes murailles de la Tour pour employer la pierre à la bâtisse du temple..."
    (RA 1913 p 240).

    Du couvent aux murailles en 1569... des murailles au Temple en 1673... du Temple à l'Église en 1687... Sic Transit !

    III-3 La bastide sans remparts

    III-3-a) La fonction militaire

    Il est évident que la conséquence la plus notoire du démantèlement, opéré au XVII° siècle, est la disparition de la fonction militaire à Monflanquin, fonction importante de 1282 à 1622, pendant plus de Trois siècles.

    Dorénavant, le rapport de force ne sera plus le même et les protestants, derniers "animateurs" de la fonction militaire sous cette forme à Monflanquin, illustrent ce changement. Leur place forte supprimée, les protestants de Monflanquin sont à la merci de la volonté royale; un proche avenir le leur prouvera sous le règne de Louis XIV
    (S.L.A. n° 232).

    III-3-b) La fonction administrative

    Avec la disparition de la fonction militaire il est donc indéniable qu'une phase nouvelle s'ouvre dans les rapports entre le pouvoir central et les administrés, entre la monarchie et la Jurade.

    Désormais, les notables locaux - fussent ils protestants ou catholiques - sont pratiquement désarmés face aux gouverneurs, face aux Intendants.

    Certes, la bastide conserve sa place dans les rouages administratifs de la Province mais sous un contrôle plus direct, plus étroit de la part de la monarchie.

    La longue marche vers un pouvoir monarchique renforcé aux dépens des libertés locales franchit une étape de façon presque symbolique, en 1628, quand s'affaissent les premiers pans de murailles protégeant jusque là la bastide.

    III-3-c) La fonction commerçante

    Quant à la fonction commerçante qui, comme la fonction administrative, s'est perpétuée à l'abri des fortifications, lorsque cette véritable carapace protectrice disparaît,  des marques indélébiles dans le flux des déplacements internes de la bastide subsistent pour longtemps. La ville, passage obligé au centre de la juridiction, s'ouvrait vers le Sud aux extrémités des rues
    St-Pierre et Ste-Marie et vers le Nord par la porte St-André. Ces trois rues et la place de la halle ont tout naturellement attiré les commerces qui s'y sont maintenus bien après la disparition des remparts.

    *            *
    *

    Nés de la volonté politique de la monarchie anglaise au XIII° siècle, abattus par la monarchie française au XVII° siècle pour des raisons politiques, les remparts de Monflanquin - manifestation d'une fonction militaire - ont protégé pendant trois siècles les fonctions fondamentales de la bastide. Ces fonctions - l'administrative et la commerçante - lui ont survécu comme elles l'avaient précédé.

    Le Boulevard circulaire a effacé leur empreinte. Cependant subsistent comme témoignage de leur existence : la disposition des rues commerçantes, les contreforts du chœur de l'Église, le blason de Monflanquin riche dans sa partie supérieure de la présence de murailles crénelées et dotées de tours.



    ODO Georges.

    SLA 1987



    Bibliographie


    AA . : "Archives d'Agen" avec mention du numéro répertorié.
    CEB : "Centre d'Étude des Bastides" avec mention de la page
    Franchomme : "la bastide de Monflanquin au Moyen-Age" avec mention de la page.
    H.A. : "Histoire de l'Agenais" : Société d' Agen, avec mention de tome et page.
    Lagarde : "Chronique des Églises Réformées de l'Agenais" avec mention. de la page.
    Monluc . "Commentaire" in "Pléiade" avec mention de la page.
    R.A. - "Revue de l'Agenais" avec mention de l'année et de la page.
    St Amans : "Histoire de l'Agenais" avec mention du tcme et de la page.
    Samazeuilh :  "Histoire de l'Agenais" avec mention du tome et de la page.   
    SLA :  "Sous les Arcades"  Revue de la MJC de Monflanquin  avec mention de la page.
     
     
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