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MONFLANQUIN
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Place centrale et
ses cornières.
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le
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Calviac,
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Temple protestant.
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visite de la bastide
Monflanquin en flânant
Bastide en 1666
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Les remparts
et
les fonctions
de la
Bastide de Monflanquin
- .
- "Faire le Tour de ville" c'est évidemment découvrir la beauté du
panorama environnant, c'est aussi imaginer les remparts qui autrefois protégeaient la
Bastide.
En effet, de la fin du XIII° jusqu'au XVII° siècle, ces remparts se dressaient en
lieu et place du boulevard circulaire actuel, dont il faut lier l'apparition aux travaux
d'embellissement de Monflanquin en 1752, avec les ateliers de charité ouverts aux pauvres. Aujourd'hui seule subsiste l'abside de
l'église qui était incorporée dans l'enceinte de défense.
Évoquer ces remparts c'est rappeler la fonction militaire conjoncturelle de la Bastide,
sans oublier pour autant les fonctions premières et fondamentales que sont
l'administration et l'échange commercial.
I Origine et Signification
I-1 Origine
I-1-a) de la Bastide
En 1252, Guillaume AMAGNOU (Amanieu) - Seigneur de Calviac - cède à Alphonse de Poitiers
Comte de Toulouse et frère de Louis IX (plus connu sous le nom de Saint-Louis) "la
Montagne de Monflanquin" (Franchomme P.5 )
En juin 1256 le Sénéchal d'Agenais délivre une charte de coutumes à la ville de
Monflanquin. Alphonse de Poitiers signe, à Vincennes, ce texte en confirmant les dites
coutumes, (h1.A. II p. 188)
- Ainsi, à l'acte de cession/paréage de 1252, où le Seigneur apporte la terre et
les droits de juridiction et Alphonse de Poitiers sa garantie et la sécurité, fait suite
en 1256 la charte des Coutumes qui complète l'acte précédent en lui conférant une
force et une valeur nouvelles. En effet, il conforte la relation population/seigneur, donc
l'autorité d'Alphonse de Poitiers. Le schéma en deux temps, classique dans ce genre
d'opération, est pleinement respecté.
I-1-b) des remparts
En 1282, durant l'été, un grave désaccord s'élève entre les habitants de la ville et
ceux du détroit c'est-à-dire extra-muros. Les premiers affirment que les seconds doivent
participer à la construction des remparts et ces derniers, pour s'y soustraire, se
fondent sur le fait qu'ils ne bénéficient pas des coutumes et privilèges de la ville.
Jean de GRAILLY, alors Sénéchal du Roi d'Angleterre, ménage un compromis : les mille
sept cent soixante dix feux du détroit mais hors la ville - devenue anglaise après la
disparition d'Alphonse de Poitiers - payeront mille livres arnaudines et seront quittes de
la construction des remparts, tout en conservant les mêmes privilèges que les habitants
de la Bastide. Les murs seront l'uvre des Consuls, tandis que les portes fortifiées
seront du ressort d'Édouard Ier représenté par Jean de Grailly
(Franchomme
p.8).
A noter qu'entre l'acte de cession et la construction des remparts une génération a
vécu.
I-2 Signification
I-2-a) de la Bastide
La Bastide d'Alphonse de Poitiers n'a pas pour priorité la construction des remparts.
Cette disposition n'est pas un hasard et donne une signification. autre que militaire à
la création, de Monflanquin.
En effet, Monflanquin est avant tout le siège d'une Bailie, c'est-à-dire d'une des
quinze subdivisions de la Sénéchaussée Toulouse-Agenais ; le Bailli, sous l'autorité du Sénéchal, bien que d'origine plus ancienne, exerce des
fonctions parfois militaires mais surtout administratives et financières
(H-A
II p.127).
Monflanquin fait partie d'une série de Bailies qui se situent pour la plupart en écharpe
si l'on considère le Centre/Capitale qu'est Toulouse : Agen, Port Sainte-Marie, Puymirol,
Penne, Villeneuve, St-Pastour, Monclar, Laparade, Castillonnès, Monflanquin, Villeréal,
Tournon, Ste Foy-la Grande, Marmande.
Il est donc vraisemblable qu'au XIII° siècle "pour combler le vide qui
sépare les très nombreux villages et les villes anciennes, le pouvoir a créé des
Bastides : concéder des coutumes, accorder des privilèges, c'est avant tout créer un
nouveau lieu de foire et/ou un nouveau centre administratif"
(CEB-3).
La Bastide de Monflanquin, en 1252/1256, correspond à une volonté politique d'Alphonse
de Poitiers de mieux répartir les fonctions administratives, de les mettre à la portée
des ruraux, tout en apportant réponse aux besoins de mise en valeur du sol environnant.
Monflanquin devient, au milieu du XIIIè siècle, un relais entre la ville/Capitale et les
bourgs et villages de sa Juridiction. C'est en même temps une brèche opérée dans le
système féodal, grâce à une alliance avec les Consuls/Jurats.
I-2-b) des-remparts
C'est à plus d'une génération de distance que les remparts viennent modifier l'aspect
de la Bastide et sa signification.. Il y a, en l'occurrence, adaptation opportune,
réponse au problème politique du moment : les tensions entre deux couronnes.
Après la mort, en 1271, d'Alphonse de Poitiers et de son épouse Jeanne, une fois
passées les péripéties de l'héritage, la promesse de Louis IX (lui-même mort devant
Tunis l'année précédente) est tenue : l'Agenais, dont Monflanquin, est remis au Roi
d'Angleterre Édouard Ier. Dès lors l'Agenais, pays frontière entre deux couronnes,
apparaît comme écartelé (HA. II p 128).
Sur cette zone frontalière de l'Agenais, face aux Bastides françaises, Monflanquin entre
dans le dispositif des Bastides d'obédience Anglaise ! L'optique a chargé : à la
fonction administrative et commerçante vient se surajouter, quand elle ne l'emporte pas
momentanément, la fonction militaire.
Les remparts que l'on bâtit autour de la ville, impliquent dès la fin du XIII° sinon
une rupture du moins une évolution.
Monflanquin au XIII° |
Monflanquin au XVI° |
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II- 340 Ans avec les remparts du XIIIe au XVIIe
II-1 La Guerre de Cent Ans
II-1-a) Les remparts et la fonction militaire
Les remparts élevés, en 1282 par Édouard Ier, trouvent leur justification avant
même la guerre de Cent Ans proprement dite, quand en 1292 s'ouvrent les hostilités avec
Philippe-le-Bel à propos de la Guyenne.
A partir de cette date, la rivalité ne va pas cesser d'endeuiller la région même si des
trêves, des traités, sont signés apportant une accalmie précaire. Chaque seigneur du
crû, prenant fait et cause pour l'une ou l'autre maison royale, s'empare indûment des
paroisses, des terres. En ce début de XIV° siècle l'anarchie règne en Agenais, la loi
du plus fort est souveraine. Les remparts ne sont pas un luxe. Ils offrent la sécurité
et la possibilité d'une certaine pérennité des fonctions administrative et commerçante
à Monflanquin.
Pendant la Guerre de Cent Ans, de 1336 à 1453, sur le plan Agenais, les
grandes entreprises guerrières sort rares. La plupart du temps, ce sort de petites
expéditions qui se succèdent et s'enchevêtrent... On pourrait comparer l'Agenais à un
damier aux cases bicolores, tant le réseau les villes anglaises est mêlé à celui des
villes françaises (H.A. II p 132).
Il arrive que la couleur du damier charge, passant de celle aux couleurs de
la bannière à celle de la bannière française, ou inversement. Dans cet
imbroglio, les remparts permettent à Monflanquin de se préserver des exactions des uns
et des autres : ainsi, en 1425, quand le capitaine André de Ribes - au service du Comte
d'Armagnac - traverse l'Agenais, après avoir ravagé le Quercy et y laisse ses traces
sanglantes (H.A. II p 153).
II-1-b) Les autres fonctions de la Bastides
Cependant, avec beaucoup de constance, les foires et marchés continuent à se réunir. La
langue d'oc fait résonner les rues et la place de la Halle de ses accents, quelque soit
l'occupant dont la langue est ignorée le plus souvent. Permanence de la vie, de la
langue, de la fonction commerçante, derrière la mouvance politique.
Permanence également de la fonction administrative, que la structure soit
organisée autour de la Maison royale d'Angleterre ou de la Maison de France. Un
Sénéchal remplace l'autre et, de la même façon, un bailli prend la place d'un autre
bailli. Mais le rôle, la fonction de Monflanquin, subsistent dans la mesure où les
prérogatives de la Jurade sont chaque fois reconnues par le nouvel occupant.
II-2- Les Guerres de Religion
II-2-a) Renfoncement de la fonction militaire
Après la guerre de Cent Ans s'ouvre une longue période où les grandes confrontations se
déplacent vers d'autres cieux. Mais, avec les guerres de Religion, Monflanquin va
redécouvrir pour un temps l'importance de la fonction militaire.
En 1562, ville où les protestants sont en nombre et même majoritaires vraisemblablement
, Monflanquin participe au mouvement d'insurrection dans l'Agenais. Dès le mois d'Avril,
avant que d'ouvrir ses portes aux trois compagnies qu'y installe Burie au mois d'août (Monluc
534.660).
En 1569, c'est Monluc lui même qui y fait étape. A peine est-il parti que le protestant
(l'est-il ?) Balthazar de Thoiras, venant de Bergerac, s'y précipite, fait abattre les
restes du Couvent des Augustins. De leurs pierres il fait élever éperons, redoutes et
autres pièces de fortifications (RA. 1956 p 162).
En 1574, les catholiques accourus pour récupérer la Bastide échouent devant les
remparts défendus par Langoiran, gouverneur du Périgord pour les protestants, qui s'est
jeté dans cette place avec deux mille hommes pour la défendre ( Samazeuilh
II p 183).
Monflanquin place fore convoitée voit son rôle militaire se renforcer et par là-même
protéger la fonction administrative puisque le futur Henri IV peut y installer un
gouverneur dont les directives militaires, administratives et financières viendront non
pas de la Cour de France mais de Nérac. Ainsi, en 1586,
Monflanquin a pour gouverneur le sieur de Béthune ; c'est dire si la Bastide
fortifiée est un maillon pris en considération dans le réseau militaro-administratif
installé en Guyenne par le prince de Bourbon (Samazeuilh I I p
281) .
II-2-b) Apogée de la fonction militaire
1598 marque l'apogée de la fonction militaire quand Monflanquin est reconnu par les
dispositions de l'Édit de Nantes en tant que place de sûreté des protestants, avec une
garnison permanente de dix-huit hommes (Lagarde p 122).
Comme précédemment, la fonction militaire se complète de la fonction administrative; à
cela près que cette dernière est réincorporée dans le système monarchique réunifié
autour du nouveau roi Henri IV.
Par ailleurs, la fonction religieuse n'est pas absente dans la mesure où les protestants,
protégés par l'existence de cette place de sûreté, conservent sans limitation. leur
religion sur l'ensemble de la juridiction de Monflanquin.
II-2-c) Déclin de la fonction militaire
Sa qualité de place de sûreté vaut à Monflanquin d'être impliqué, encore en 1621,
dans le conflit qui oppose les Protestants à Louis XIII. Le duc de la Force exhorte les
habitants de la Bastide en juin de mettre en état les fortifications mais, en juillet,
les succès de Louis XIII dans la région refroidissent les ardeurs de nombreux
religionnaires et le sieur Saint Léger, gouverneur de Monflanquin, sensible aux pressions
de Pardaillan, finit par jurer obéissance et fidélité (Samazeuilh
II p 336.359).
"l'an 1621 et le 7 du Moys de 7 bre M. Thibault de Labrousse, chevalier des
ordres du Roy, gentilhomme ordinaire de la Chambre et Capitaine-enseigne des gardes du
corps de sa Majesté, commissaire à elle député pour faire raser les murailles et
fortifications de Monflanquin fait don au Couvent au nom du Roy, de toute la pierre des
dites démolitions, à prendre depuis la porte St André jusques à la
porte de Roquefère, du côté de l'orient et Midi, à la charge de dire tous les ans une
messe du St-Esprit pour le Roy et la famille royale le 9 de 7bre" (A
.A . H . 3 . )
Cette démolition, qui concerne environ les trois quarts des remparts est à peine
ébauchée (AA. 18 J 24).
En effet, en Janvier 1622, le Baron de Castelnau, l'un des fils du Marquis de la Force,
s'empare de Monflanquin en passant par des brèches larges de plus de cent cinquante
mètres. Aussitôt, il fait renforcer les remparts (Samazeuilh II
p374).
C'est en quelque sorte le chant du cygne de la fonction militaire car, en juin 1622, tout
est fini et le Marquis de Théobon, allié de la famille de la Force, rend la ville sans
coup au Roi. Cette fois, les remparts vont être démantelés (St-Amans
II p 40.43).
-
III Le démantèlement des remparts au XVIIè
III-1 L'aspect des remparts de Monflanquin
III-1-a) d'après la carte de Belleyme
Avant que de les voir disparaître, essayons un instant d'imaginer ce que furent ces
remparts.
La Carte de Belleyme dressée entre 1763 et 1783 garde l'empreinte de ces remparts et en
dessine les principaux contours, confirmée par le relevé de l'Atlas Cantonal de 1816,
dans sa section F.
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- Carte de Belleyme au XVIII°
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- Plan selon la carte de Belleyme
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Cette enceinte de trille deux cent toises, c'est à dire de deux mille quatre cent
mètres, flanquée de onze tours s'ouvre, selon cette carte de Belleyme :
- Au Nord-est, à l'extrémité de la Rue de l'Union, sur la route de Villeréal et St-Avit. La porte par laquelle on franchit les remparts pourrait être celle que les
chroniqueurs appellent St-André , du nom de l'Église qui se trouve à quelques centaines
de mètres en contre-bas.
- A l'Est, à l'extrémité de la Rue de la Paix, sur le chemin qui mène à La Caussade.
- Au Sud, à l'extrémité de la Rue Ste-Marie, dans la direction de Calviac et
Savignac/Leyze.
- Au Sud, à l'extrémité de la Rue St-Pierre, dans la direction de Boulède.
- A l'Ouest, à l'extrémité de la Rue de la Fente ( sous réserve de documents plus
précis car la carte de Belleyme manque de rigueur en ce cas dans la direction de
Castillonnès.
- Au Nord-Ouest, à l'extrémité de la Rue porte St André/
porte Roquefère et , sur le
chemin de Roquefère, par la porte de Roquefère comme il se doit (AA
E sup 3520) .
III-1-C) d'après Tholin
Si l'on. se reporte aux conclusions de Tholin dans ses notes manuscrites sur Monflanquin
il faut admettre que, longtemps, il n'y eut que quatre portes dans ses remparts : celles
de Roquefère et de St-André vers le Nord et les deux portes du Sud (AA
15J 20 . 178).
Il est à noter que les deux portes du Nord établissent de façon symbolique les
relations de la Bastide, à ses origines, avec le château de Roquefère d'une part et
l'Église St-André d'autre part.
Il est à roter également que, par delà ces remparts protecteurs, la disposition ville /
chemins met en évidence la place du centre géographique de Monflanquin par rapport à sa
Juridiction. Tous les chemins convergent vers la bastide, passage obligé dont le rôle
administratif et commerçant ne peut qu'être de la sorte renforcé.
III-2 La démolition des remparts
III-2-a) La décision
Lorsqu'en juin 1622 le marquis de Théobon restitue la bastide de Monflanquin, ses
murailles sont condamnées par décision prise, dès
le 21 décembre 1621, à l'encontre de l'ensemble des places de Guyenne.
Mesure qui devient exécutoire par ordonnance royale rendue le Ier juin 1622 à
Agen. Une commission royale confie à l'avocat Général du Parlement de Bordeaux, Jean
Olivier DUSSAULT, démolition des forteresses de Guyenne, parmi lesquelles
Monflanquin (RA 1982 p 365).
III-2-b) Le démantèlement
En 1628, il est fait mention de la démolition de l'hôpital avec les murs de la ville
auxquels il était adossé, au Nord. (RA 1922 p 432).
En avril 1630, l'intendant de Guyenne - François de Verthamont - déclare que "pour
la construction du temple leur avons permis de prendre des pierres et matériaux vacants
de la démolition de ladite ville" (RA 1913 p 237).
En 1635, un procès-verbal dressé par les experts nommés pour estimer le dommage causé
aux maisons de Henry de Persy, sieur de Mondésir, par suite de la démolition des
remparts situe cette démolition en date de juillet 1628. Ce que confirment les archives
de la Jurade de Montaut qui mentionnent, en Octobre 1628, le vote d'une somme de vingt
livres pour le paiement de dix manœuvres employés à la destruction des fortifications
de Monflanquin. Au total ces travaux reviendront à deux mille quatre cent soixante livres
(RA 1982, p 365).
En fait, le démantèlement a du s'effectuer sur plusieurs mois, sinon plusieurs années.
Mais dès 1628 - l'année de soulèvement protestant et du siège de la Rochelle - les
fortifications sont rendues inopérantes sur le plan militaire. A un point tel qu'en 1652
- au temps de la Fronde - Condé sera amené à ordonner de restaurer ces remparts mis à
bas ; ordre sans lendemain (RA 1982 p 365).
1622 : décision ... 1628: démantèlement... les deux ultimes soulèvements protestants
dans la région ont été fatals aux remparts de Monflanquin.
Les pierres une fois dispersées ont servi à construire bien des bâtiments... par
exemple le Temple de Monflanquin, en 1673, où "le 20 Juin, le mardi soir, comme
quantité d'habitants travaillaient à ramener des pierres aux anciennes murailles de la
Tour pour employer la pierre à la bâtisse du temple..." (RA
1913 p 240).
Du couvent aux murailles en 1569... des murailles au Temple en 1673... du Temple à
l'Église en 1687... Sic Transit !
III-3 La bastide sans remparts
III-3-a) La fonction militaire
Il est évident que la conséquence la plus notoire du démantèlement, opéré au XVII°
siècle, est la disparition de la fonction militaire à Monflanquin, fonction importante
de 1282 à 1622, pendant plus de Trois siècles.
Dorénavant, le rapport de force ne sera plus le même et les protestants, derniers
"animateurs" de la fonction militaire sous cette forme à Monflanquin,
illustrent ce changement. Leur place forte supprimée, les protestants de Monflanquin sont
à la merci de la volonté royale; un proche avenir le leur prouvera sous le règne de
Louis XIV (S.L.A. n° 232).
III-3-b) La fonction administrative
Avec la disparition de la fonction militaire il est donc indéniable qu'une phase nouvelle
s'ouvre dans les rapports entre le pouvoir central et les administrés, entre la monarchie
et la Jurade.
Désormais, les notables locaux - fussent ils protestants ou catholiques - sont
pratiquement désarmés face aux gouverneurs, face aux Intendants.
Certes, la bastide conserve sa place dans les rouages administratifs de la Province mais
sous un contrôle plus direct, plus étroit de la part de la monarchie.
La longue marche vers un pouvoir monarchique renforcé aux dépens des libertés locales
franchit une étape de façon presque symbolique, en 1628, quand s'affaissent les premiers
pans de murailles protégeant jusque là la bastide.
III-3-c) La fonction commerçante
Quant à la fonction commerçante qui, comme la fonction administrative, s'est perpétuée
à l'abri des fortifications, lorsque cette véritable carapace protectrice disparaît,
des marques indélébiles dans le flux des déplacements internes de la bastide
subsistent pour longtemps. La ville, passage obligé au centre de la juridiction, s'ouvrait
vers le Sud aux extrémités des rues St-Pierre et Ste-Marie et vers le Nord par la porte
St-André. Ces trois rues et la place de la halle ont tout naturellement attiré les
commerces qui s'y sont maintenus bien après la disparition des remparts.
* *
*
Nés de la volonté politique de la monarchie anglaise au XIII° siècle, abattus par la
monarchie française au XVII° siècle pour des raisons politiques, les remparts de
Monflanquin - manifestation d'une fonction militaire - ont protégé pendant trois
siècles les fonctions fondamentales de la bastide. Ces fonctions - l'administrative et la
commerçante - lui ont survécu comme elles l'avaient précédé.
Le Boulevard circulaire a effacé leur empreinte. Cependant subsistent comme témoignage
de leur existence : la disposition des rues commerçantes, les contreforts du
chœur de
l'Église, le blason de Monflanquin riche dans sa partie supérieure de la présence de
murailles crénelées et dotées de tours.
ODO Georges.
SLA 1987
Bibliographie
AA . : "Archives d'Agen" avec mention du numéro répertorié.
CEB : "Centre d'Étude des Bastides" avec mention de la page
Franchomme : "la bastide de Monflanquin au Moyen-Age" avec mention de la page.
H.A. : "Histoire de l'Agenais" : Société d' Agen, avec mention de tome et page.
Lagarde : "Chronique des Églises Réformées de l'Agenais" avec mention. de la
page.
Monluc . "Commentaire" in "Pléiade" avec mention de la page.
R.A. - "Revue de l'Agenais" avec mention de l'année et de la page.
St Amans : "Histoire de l'Agenais" avec mention du tcme et de la page.
Samazeuilh : "Histoire de l'Agenais" avec mention du tome et de la page.
SLA : "Sous les Arcades" Revue de la MJC de Monflanquin avec
mention de la page.
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