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MONFLANQUIN
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bastide alphonsine,
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Place centrale et
ses cornières.
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- monflanquin
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le
Patrimoine
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ensemble églises,
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église de
Calviac,
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église de
Laurenque,
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églises disparues.
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Temple protestant.
- monflanquin
visite de la bastide
Monflanquin en flânant
Bastide en 1666
Plan Bastide en 1791.
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in.
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monflanquin.
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monflanquin
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définition.
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Mémoire CEB
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Météo
- m
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Eglise
de
Calviac.
.

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- En 1252 Guillaume AMAGNEU, seigneur de CALVIAC, signe la cession de la "Montagne de
Flanquinus " - c'est à dire MONFLANQUIN - à Alphonse de POITIERS. Ne
serait-ce qu'à ce titre le nom de CALVIAC mérite de ne pas tomber dans l'oubli de la
tradition monflanquinoise. (I)
Mais à l'intérêt que présente CALVIAC en raison de cet évènement s'ajoute
celui que mérite son église, classée fin gothique dans certains ouvrages alors que l'on
peut y distinguer une touche de style roman que les apports de gothique tardif ne
sauraient faire oublier.
X X
X
- L'église et sa paroisse
-
- L'église de St Martin de CALVIAC (A) au Sud de MONFLANQUIN se détache sur un éperon
abrupt vers l'Est et parfaitement visible depuis la route qui mène à Villeneuve/Lot.
Cette église a été située au centre de sa paroisse pendant des siècles avant ,qu'en
1802, elle ne fasse les frais d'une réorganisation au profit de St André de MONFLANQUIN
et de St CERNIN. En effet jusqu'au Concordat de 1802 la paroisse de CALVIAC comprenait -
de MONFLANQUIN au Nord à la Leyze au Sud - en longeant
la Lède
- Calviac - Peytavit - Moulin de Calviac - Galayssac - Michelle - Piquemil Cap de Port -
La justice - Carrefour de fer - Camp Segal - La Tour - Moulin de Boulède - Guillaume - La
Palisse - Rival - Coulon - Mondésir - Feydou - Bordeneuve - Traugnac - Lalande - Feugne -
Lafagette - Guirantou - Grésillou - Le Pontet - Lartigue - Castelgaillard - Beraudou -
Baby - Bossu - Maurel - Bourdeaux -. Le tout passera en 1802 à la paroisse de St André
de MONFLANQUIN.
- St Cernin de Labarthe - Trigoudinna - Martines - Moulin de Lalbie - Labanie - , qui
passeront à la paroisse de St CERNIN jusque là annexe de CALVIAC.
Au total une paroisse rurale qui, dans sa plénitude et avant partage, présentait un
ensemble étendu. Avec les Fâcheries et les Cannelles elle touchait MONFLANQUIN.

Témoignages passés
Cette église a connu des moments plus ou moins fastes selon les époques, ce dont les
différentes parties du bâtiment attestent; mais il faudra attendre le XVII*
siècle pour avoir des témoignages écrits. (2)
En effet certains descriptifs font un état des lieux tant au XVIII° qu'au XVIII°
et prouvent que l'église St Martin a connu des moments difficiles (B)
Au début du XVII° les mémoires de Nicolas de VILLARS mentionnent "
Elle est à
moitié couverte, l'on travaille à la réparer et à refaire la voûte qui couvrira
la moitié de l'église. Il n'y a ni porte, ni chrémières, ni cloches. Le clocher est
tombé depuis peu. Il y a 2 chapelles sans fondations; le cimetière est pollué. On ne
sait qui est prieur et recteur. Des laïques prennent le revenu ".
A la fin du XVIII°, le verbal de MASCARON retient que " l'église est sur une
éminence avec IO ou 12 maisons auprès. Longue de 12 cannes, large de 5, haute de 7. On
descend dans l'église 5 ou 6 marches. Le sanctuaire est voûté avec 2 arceaux, la nef
n'est ni voûtée ni lambrissée. Il y a du côté de l'épître 2 chapelles en mauvais
état et une du côté de l'évangile. Le clocher est en triangle ".
Au milieu du XVIII°, dans le verbal de M. de CHABANNES : " les 2 chapelles
latérales sont respectivement dédiées à Notre Dame et à St Pierre ".
A la révolution, cette église d'une valeur locative de 25 livres et capital de 500
livres fut mise en vente dans le cadre des Biens Nationaux et rachetée par les
paroissiens, plus précisément par M. de ST AMANS habitant La Tour, pour être conservée
et restituée à la communauté.
Sur le XIX°, quelques précisions données par l'Abbé DOUMAX dans une conférence faite
à MONFLANQUIN (3) : "En interrogeant les anciens, nous avons eu la bonne fortune
de retrouver une partie de l'ancien choeur roman. C'est Mr l'Abbé THOMAS, curé de St
EUTROPE mais originaire de CALVIAC, qui nous a donné les détails suivants en faisant
appel à ses souvenirs d'enfant ."
-
- "Il me donne 1866 comme la date très approximative des modifications
plus ou moins heureuses apportées au choeur de l'église. "
" Il n'y avait pas d'avant choeur et la Ste Table était sous l'arc triomphal,
Ste Table en bois d'ormeau... L'autel était avancé dans le choeur c'est l'autel que nous
retrouvons dans la chapelle de St Martin, ayant été remplacé par le banal autel de
marbre actuel. Derrière l'autel et cachant l'ouverture, murée alors, qui est au chevet
il y avait le grand tableau que nous retrouvons à la chapelle St Martin".
"Puis, détail plus important, il y avait tout le tour du choeur d'alors la
banquette de pierre qui reste dans les absides. Il y avait aussi deux colonnes tronquées
comme celles que nous trouvons dans les absides. Voilà bien des restes du choeur roman
respectés au XVI° et saccagés au XIX°. "
Extérieur : typologie
-
- Orientation : Est / Ouest
Abside : Arrondie avec 2 absidioles
orientées et arrondies
Chapelles : 2 chapelles qui forment le transept
Faîtage : d'un seul tenant
Façade : . clocher triangulaire à 2
cloches (I seule en place)
. porche couvert
-
. porte ogivale avec deux colonnes torsadées
-
- Cimetière : côté Nord avec une porte d'accès
Presbytère : côté Sud, attenant à l'église
|
Il est intéressant en abordant l'étude de l'église de CALVIAC de se poser la question
de l'existence d'une typologie des églises du canton... Dans cette optique il est donc
souhaitable de mettre en place une grille d'analyse sobre. reconductible sur les autres
églises.
Extérieur : abside et absidioles
- L'abside romane dans sa
conception et sa construction est flanquée de deux absidioles orientées, elles aussi,
également arrondies.
Cette abside est renforcée de 4 grands pilastres (C) faisant office de contreforts. Deux
autres pilastres, de même épaisseur mais légèrement moins hauts sont insérés à
l'angle de l'abside et des absidioles.
Cet ensemble harmonieux, témoin de l'église des origines, se détache vers l'Est sur
l'abrupt du promontoire, dont ne le sépare qu'un étroit chemin de garde. L'impression
dominante reste celle d'une recherche d'équilibre, d'harmonie et même de richesse si
l'on considère la qualité du matériau.
Trois fenêtres percent l'épais mur de pierres de taille qualibrées et d'un ocre du plus
bel effet. Les deux fenêtre latérales étroites et cintrées sont de type roman tandis
que la fenêtre centrale romane a été remplacée par une fenêtre ogivale à meneaux du
XV° siècle.
Dans sa partie haute l'abside a été l'objet d'une réparation, visible du côté de
l'absidiole Nord, avec des pierres de moindre qualité.

- L'absidiole Nord, retouchée vers le haut, dans le prolongement des
réparations de l'abside, participe également de l'élégance du chevet. Cependant cette
réparation a "effacé" à l'extérieur la fenêtre romane toujours apparente de
l'intérieur. De plus l'appareil de faible qualité, repérable sur le tiers supérieur du
bâti et sur la partie arrière, annonce le médiocre matériau employé pour reconstruire
les autres parties de l'église.
- L'absidiole Sud, de la même époque et de la même facture avec sa
fenêtre romane, conserve vers le haut un rebord en saillie au-dessus duquel manifestement
il y a eu dans le temps surélévation en biais pour permettre la toiture en pente
actuelle.
- L'abside et les absidioles orientées marquent donc non seulement leur antériorité sur
le reste de l'église par leur style roman, mais aussi leur particularité par la beauté
de la pierre de taille utilisée et par la parfaite technique d'assemblage que l'on ne
retrouve plus dans les chapelles, la nef, la façade.
De plus les traces de surélévation tant en ce qui concerne l'abside que les absidioles .
confirment la recherche postérieure d'une mise en cohérence du chevet avec les chapelles
et la nef plus tardives, grâce à un fartage commun et d'un seul tenant.
Surtout cette abside et les absidioles dans leur élégance témoignent de la plénitude
des XII° et XIII° siècles.
extérieur : nef et chapelles
- Côté Nord, c'est à dire vers le cimetière, la chapelle opéra une
sésure, une sorte d'entrée brusque dans un monde qui n'est roman ni par le style ni par
l'appareil pierreux très ordinaire. La chapelle, et la nef à sa suite, révèle une
rupture, presqu'une fracture dans le passé.

Le mur, tant de la chapelle que de la nef, offre peu d'ouvertures. La chapelle possède
une petite fenêtre donnant vers le Nord, tandis que celle qui existait côté Ouest a
été obturée. Une même fenêtre, cintrée elle aussi, est ouverte dans la nef près
d'une porte basse dont le linteau en anse de panier garde les traces de sculptures
effacées par le temps (Porte où la présence d'un verrouillage à l'extérieur
surprend, tant ce système est inusité (E)). Aucune fioriture... le constructeur
est allé au plus juste.
- Côté Sud
- le presbytère empiète sur la façade en prolongeant le porche, puis masque la nef
dans toute sa longueur jusqu'à la chapelle sur laquelle il prend appui. Ce presbytère
juxtaposé tardivement à la nef et à la chapelle ne présente aucun intérêt
architectural, alourdissant plutôt l'ensemble. (D)
- La chapelle Sud est donc partiellement "masquée" par ce presbytère. Mais sur
les murs visibles l'appareil de pierres est d'aussi mauvaise facture que celui de la nef,
confortant le sentiment que cette chapelle est contemporaine de la nef.
- Cet ensemble nef/chapelles, postérieur à l'abside de par se facture est celui-là
même que les témoignages du XVII° répertoriaient. Ce qui permet une première
évaluation approximative entre le XIII° contemporain de l'abside et le XVII°, moment
des témoignages.
Au demeurant cet ensemble, par comparaison avec le chevet, illustre l'évolution du monde
rural après les XIII° et XIII°. Le temps de la plénitude est passé, les crises du
XIV°, les affrontements du XVII°, les difficultés du XVIII° ne permettront plus d'y
revenir; le répit appartient au seul XVI° finissant. L'église de CALVIAC, avec ses deux
sous-ensembles nettement juxtaposés, parle d'elle-même de cette disparité profonde: le
chevet appartient au XIII° siècle et la nef, les chapelles bien quelconques au XV°
certainement.
Extérieur : clocher et porche
- Le clocher triangulaire que Nicolas de VILLARS a mentionné comme
tombé depuis peu au début du XVIII°, a été relevé après son passage avec un
appareil encore plus médiocre que celui en place depuis le XVI°.
- Le portail en effet, avec
son arc ogival, correspond à la période gothique tardive c'est à dire le XVI° siècle.
Ce qui semble correspondre à l'époque de la construction tant de la nef que des chapelles
aujourd'hui en place.
Il est à noter que cet arc ogival est prolongé à l'intérieur de l'église par un arc
éliptique (F) légèrement plus haut et plus large. Par ailleurs 2 colonnes (G),
monolithes de marbre blanc cannelés en spirale avec des chapiteaux à motifs floraux,
encadrent ce portail. Elles ont donné lieu à une hypothèse intéressante de la part de
l'Abbé DOUMAX (3)
En effet l'Abbé DOUMAX, pétri de romanité, suggère que :
"le chapiteau de style composite est de la belle époque
gallo-romaine. Une des colonnes ,celle de gauche, a été brisée en 3 morceaux raccordés
[Cette colonne de gauche est plus petite que celle de droite. Ce qui peut en effet
s'expliquer par le fait que brisée, elle n'ait pas été reconstituée dans son
intégrité]... Nous croyons pouvoir déduire de la présence de ces colonnes
qu'il y avait dans les environs un établissement romain, villa ou temple; nous disons
dans les environs car il n'est pas probable qu'on les ait portées de loin pour
les mettre là où elles sont .Tout milite à faire croire que trouvées sur les
lieux avec peut-être d'autres débris on a voulu les sauver, les mettre bien en évidence
pour garder le souvenir d'un monument qui allait disparaître. C'est très probablement
sur l' emplacement du hameau actuel que s'élevait cette ville romaine. Un
château-fort y fut édifié dont il reste des remparts et des fondations un peu partout
sur le plateau"
" Les villas romaines portaient généralement le nom de leur propriétaire et
ces noms sont devenus des noms de villages et de hameaux. Pourquoi le propriétaire
n'eut-il pas été un CALVIUS d'où CALVIACUS, CALVIAC..."
- Le porche enfin. Il n'est pas signalé dans les anciens documents soit
par omission soit qu'il n'existât point (H). Quoiqu'il en soit, la mauvaise pierre dont
il est fait confirme que, tout comme le haut du clocher, ce porche presque carré et muré
tant devant que sur les côtés est très tardif, au mieux du XVII° siècle.
X X
X
Intérieur : plan d'ensemble

Intérieur : La nef
Les caractéristiques de l'élise de CALVIAC dénotent la recherche d'un équilibre
assez judicieux des espaces internes et surtout la volonté d'accoler sans rupture les
parties de l'église construites à des époques différentes,
principalement la nef.
On y accède en descendant des marches dont l'axe est prolongé jusqu'à
l'avant-choeur par une allée, de grandes dalles de pierres, large d'un mètre environ et
en opposition avec le carrelage rouge de l'église. modeste mais réelle contribution à
la symbolique du lieu.
Cette impression de dépouillement et de modestie des moyens mis en oeuvre pour la nef au
XV° puis au XIX° est renforcée par l'aspect! des murs simplement passés à la chaux et
par le lambris gris bleu qui se prolonge dans les chapelles après un léger
décrochement.
Le banc de pierre à la gauche de l'entrée et sur la droite le bénitier en pierre du
pays, dont la large cuve ornée de cannelures repose sur une grosse colonne annelée,
s'inscrit parfaitement dans cet ensemble sobre.
A cela s'ajoute la semi pénombre que laisse régner l'unique fenêtre du côté Nord,
celle du côté Sud ayant été obstruée par l'adjonction du presbytère mitoyen. Les
constructeurs ont certes évasé la fenêtre Nord étroite et cintrée à l'extérieur
pour aboutir à un large rectangle interne, mode repris dans les chapelles, mais l'apport
de lumière reste tout de même confidentiel.
Seule note un peu vive dans cette nef austère, le tableau [ Tableau de 1,50 x
0,80 ,sans signature. L'interprétation, ci-après, est avancée par l'Abbé DOUMAX.
Intéressante car elle appuie l'idée d'un dépouillement voulu ] face à la
chaire, tableau qui pourrait représenter St François d'ASSISE puisque la robe est
franciscaine. A genoux dans un enfoncement de rocher sur fond de ciel bleu, la main droite
sur le coeur et l'autre sur le livre ouvert et le crucifix devant lui, le saint regarde
sur sa gauche.
Intérieur : Transept et chapelles
- Le transept de l'église St Martin se présente comme le lieu
de raccordement entre 2 espaces de dimensions et d'époques différentes : la nef et
l'abside.
En effet la nef du XVI° plus large est greffée à l'abside du XII° plus étroite sans
rupture visuelle grâce au jeu des 4 piles d'angle du transept [Pour ce faire les
faces internes des piles de la nef sont alignées sur les faces externes des piles de
l'abside. L'illusion d'optique les rend parfaitement alignées.] qui paraissent
alignées. Ainsi cette croisée de transept joue pleinement son rôle de trait d'union
entre des espaces en apparence de mêmes dimensions à savoir la nef, les chapelles et
l'abside.
- La chapelle côté Sud est dédiée à St Martin après l'avoir été
à St Pierre si l'on en croit de CHABANNES. Rectangulaire, car légèrement plus large que
profonde, cette chapelle, originellement s'ouvrait vers l'extérieur par 2 fenêtres,
cintrées à l'extérieur et rectangulaires à l'intérieur. L'une d'elle côté Ouest, a
été obturée par le presbytère mitoyen ce qui réduit d'autant la luminosité donnée
dans la chapelle par les bâtisseurs du XV° siècle.
Appuyé contre le mur Est de la chapelle - mur qui empiète légèrement sur l'absidiole,
placée derrière - est installé un autel, en mauvais état.
Au-dessus de l'autel un grand [Grand, en effet, avec 3m x 2m. Le nom de St
Martin est écrit sous le personnage pour que nul ne -l'ignore.:,e tableau daté 1832 est
signé TEXIDOR.] tableau réalisé au XIX°, représente la crucifixion avec
à droite du Christ, St Jean soutenant la Vierge et, à gauche, St Martin avec crosse et
mître. La taille du tableau fait pour le moins honneur au St patron de l'église de
CALVIAC.
- La chapelle côté Nord est dédiée à la Vierge. Pratiquement
identique à sa vis à vis elle est rectangulaire comme elle, avec un
mur de pierrailles [Dans les 2 chapelles le mur de pierrailles derrière les autels
laisse apparaître sur la pile d'angle, vers le haut, la base de la voûte romane que l'on
retrouve dans les absidioles. Le mur de la chapelle de la Vierge porte la mention 15 Juin
1836.] qui empiète d'un bon mètre sur l'absidiole. En outre pour consolider
cette impression de symétrie, la même fenêtre que celle obturée dans la chapelle St
Martin a été fermée. Ainsi la chapelle de la Vierge n'a également qu'une seule
fenêtre donnant accès à la lumière.
Sur le mur de séparation avec l'absidiole est appuyé un autel blanc. Cet autel associe
plâtre, faux marbre et bois peint dans un style qui s'inspire, semble-t-il, de la
Renaissance Grecque, lequel s'avère être l'ancien maître-autel d'avant le XIX°. Cet
autel de bois peint en faux marbre a son coffre évasé vers le haut, avec au milieu
un large ovale dessiné autour d'un agneau étendu sur une croix. Un retable et le
tabernacle sont installés sur ce coffre et sont surmontés d'une sorte de baldaquin. Ce
maitre-autel, placé au coeur du sanctuaire a représenté pendant des décennies
l'objet luxueux de l'église, expression des moyens réduits de la communauté.
Intérieur : le choeur
Un arc de maçonnerie - dit "triomphal" - sépare le transept de
l'avant choeur. Sa courbe ogivale ne laisse pas de surprendre en raison du report désaxé
vers la droite du point de rencontre des 2 arcs d'ogive. L'impression domine d'un
replâtrage type XIX°, au propre et au figuré. Impression d'autant plus forte que l'on
retrouve stockés dans l'absidiole du Nord des morceaux d'arcs d'ogive du
XVI°, d'une autre qualité que ceux qui sont actuellement en
place.

Le style gothique tardif du XV° s'étend à l'ensemble du choeur qui, roman
à l'origine, devait avoir une voûte en "cul de four" à l'instar de
l'absidiole Nord où l'on peut en repérer les éléments de base. Aujourd'hui c'est une
voûte ogivale où la disposition des arcs se complexifie en privilégiant le jeu des
effets sur l'ordre des masses et sur les règles de la structure. (4)
Prenant appui sur 2 colonnes engagées dans l'assise de l'arc triomphal et sur une
série de 4 têtes [ Têtes aux cheveux symétriquement bouclés du côté
évangile et à bandeau du côté épître. Copies XIX° siècle de sculptures XV° ou
créations de toute nièce ? ] placées comme supports sur le mur de l'abside, un
faisceau d'arcs s'entrecroise et se recoupe en 2 clefs de voûte marquées des monogrammes
MA c'est à dire Marie et JHS pour Jésus Christ.
Le fait que MASCARON (2) à la fin du XVII° décrive "un sanctuaire voûté avec
2 arceaux" pose le problème de la datation de la voûte actuelle. Y a-t-il au
cours du XIX° : remise en état d'une voûte en place dès le XV° ou bien plutôt
réalisation d'une structure étoilée simili XVI° éliminant la précédente ?
La même question peut se poser pour la grande
fenêtre à meneaux affichant l'empreinte du XVI° en ce lieu roman. D'autant plus que les
2 vitraux sont datés de I866 : celui de droite à dominante bleue à la gloire de St
Martin, patron de l'église et celui de gauche à dominante rouge en hommage au taon
Pasteur.
De part et d'autre de ce vitrail gothique, deux fenêtres rappellent - si cela était
nécessaire - l'origine romane de l'abside par leur galbe extérieur; même si elles ont
subi un évasement ogival maximum vers l'intérieur.
Ces 3 ouvertures éclairent le chevet de façon à renforcer la symbolique du lieu puisque
l'on va de la semi-pénombre de la nef vers les couleurs éclatantes du vitrail central.
La solennité du lieu est également soulignée par les marches qui mènent d'abord à
l'avant-choeur, ensuite par la grille du choeur proprement dit et enfin par les 2 marches
sur lesquelles trône le maître-autel sans retable. Sur le modeste tabernacle, une statue
de Notre Dame de LOURDES est mise en valeur par l'éclairage des vitraux.
Arc triomphal et grille pour séparer,' surélévation progressive vers le maitre-autel,
pour magnifier, éclairage plus intense et convergent vers ce maître-autel pour sublimer,
tout concourt à privilégier le sanctuaire.
Intérieur : absidioles romanes
C'est dans ces absidioles que le caractère roman de l'église de CALVIAC
s'affirme le plus grâce aux vestiges encore en place.
- L'absidiole Nord est la mieux conservée car laissée "hors
circuit". Sinon utilisée - les vestiges d'ogives du XV*
entreposés là le prouvent - comme remise depuis longtemps. Son unique fenêtre, murée
de l'extérieur et qui la prive de toute lumière, en complète l'aspect de débarras.
La voûte arrondie est effondrée mais le mur porteur se termine par un rebord sur
lequel l'amorce de la voûte romane subsiste, observation rendue possible par
l'absence de
lambris.
Ce mur porteur est en belles pierres de taille jusqu'en haut alors qu'il était
noté à l'extérieur une réparation en pierres moins nobles. Contradiction apparente
quand on sait que ce mur roman est construit en accolant 2 couches de pierres [L'épaisseur
du mur est observable au niveau de la fenêtre qui offre une coupe sur l'accolage des deux
couches de pierres.] . Ainsi seule la partie extérieure a été reprise,
sans laisser de fenêtre, tandis que la partie interne restait intacte avec la fenêtre.
Tout au long de ce mur court un banc de pierre qui se prolonge contre le mur mitoyen
de l'abside. Sur ce banc près de l'entrée s'élève une colonne.
Entre l'absidiole et la chapelle de la Vierge contiguë un mur, assemblage de pierres de
mauvaise qualité, empiète sur l'absidiole au profit de la dite chapelle. A l'origine
l'absidiole donnait directement sur la chapelle.
On sort de cette absidiole romane vers l'abside par une porte basse plein cintre (I) sur
laquelle est plaquée une porte de même style mais plus haute et plus large. L'épaisseur
du mur impressionnant est conforme à la technique de l'époque romane du XII* siècle.
- L'absidiole Sud présente les mêmes caractéristiques que celles du
Nord. On y retrouve la même banquette qui en fait le
tour à l'exception du mur mitoyen à la chapelle St Martin. Posée sur la banquette
s'élève également une colonne aux trois quarts dégagés du mur et coupée vers le
haut. Enfin la partie donnant sur l'abside cintrée et de même dimension que sa vis à
vis n'en diffère que parce qu'elle est d'un seul tenant. Ces deux absidioles
"orientées" identiques, ainsi reliées au choeur principal, se révèlent être
des choeurs communiquant secondaires, propres à l'architecture romane et prisés chez les
Bénédictins.
Les différences sont minimes et s'expliquent du fait que cette absidiole a été choisie
pour être la sacristie. Dès lors sa fenêtre n'est pas murée, par souci de luminosité,
les parois sont couvertes de chaux pour en améliorer l'esthétique dans le goût du
XIX°, un lambris identique à celui de la nef est placé pour assurer une température
clémente. Rien n'altère les structures d'origine qui font de l'abside et des absidioles
Nord et Sud un chevet roman de belle facture, digne des bénédictins de SARLAT dont
CALVIAC était un prieuré (5).
X X
X
Au terme de cette visite attentive deux conclusions peuvent être retenues. La première
a trait aux origines de MONFLANQUIN : au vu d'une abside romane de si belle facture et de
l'étendue de la paroisse sous l'Ancien Régime, le personnage de Guillaume AMAGNEU -
Seigneur de CALVIAC - acquiert une stature seigneuriale respectable, d'autant plus qu'un
château est également répertorié en cet endroit au XII° (I)
La seconde conclusion porte sur l'église elle-même qui contrairement à certaines
allégations n'est pas entièrement fin Gothique. Il s'avère au contraire qu'elle
possède des éléments architecturaux à répartir au moins sur trois périodes nettement
distinctes : le XI°', le XVI° et le XIX° siècles. Significatives toutes trois en
matière d'histoire rurale et religieuse.
Il n'est donc pas superflu de rappeler combien cette église de CALVIAC, aussi liée à
l'histoire du MONFLANQUININOIS qu'elle l'est, appartient au patrimoine de MONFLANQUIN. Si
le mot patrimoine à un sens.
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Les chiffres entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d'article tandis
que les lettres entre parenthèses indiquent que des précisions sort apportées en
annexe. Les lettres renvoient à la page "Annexe"
Georges 0 D 0
SLA 1994 - N°
.342/343
B I B L I 0 G R A P H I E
(I) ODO Georges "MONFLANQUIN : la bastide au XIII° .siècle" Sous les
Arcades
n° 362, 1993.
(2) DURENGUES "Pouillé du diocèse AGEN" Archives
Agen 18 J 24
@@
(3) DOUMAX J. "L'église de CALVIAC " Conférence à
MONFLANQUIN. manuscrit du I.II.1924
(4) FOCILLON H. "Moyen - Age Roman et Gothique" Colin 1938
(5) BURIAS J. "Atlas historique français, l'Agenais" CNRS 1979
- Annexe
|
- A.- L'église de Calviac est à
exactement 3 Km 200 au Sud de Monflanquin en partant de la place des Arcades,dont 300
mètres à. faire sur la Fauche de la route menant de Monflanquin à Villeneuve sur Lot.
Cette église, installée sur un éperon calcaire du miocène domine le confluent de la
Lède et du ruisseau de Mauriol, appelé la Gaube vers Secrétary.
B.- Pour le XVII° : 1601
Nicolas de Villars, évêque d'Agen
1682 Mascaron évêque d'Agen
Pour le XVIII° : 1738 M. de
Chabannes
C.- Les quatre grands pilastres font: 0,45
cm de profondeur, 0,75 cm de largeur et 2m,54 de haut; tandis que les petits pilastres
font: celui au Sud Im,90 et celui au Nord 2m,34.
D.- De la cave du presbytère on voit en
coupe les fondations de l'église, avec deux strates de pierres de qualibres différents.
Si les chapelles n'ont pas de fondation,comme l'affirme en 1601 Villars, la preuve est ici
faite qu'il n'en est rien pour la nef non plus.
Une fenêtre murée à l'intérieur de la nef et une autre dans la chapelle Sud prouve que
ce presbytère est postérieur à cette nef et cette chapelle.
E.- Porte latérale de Im,50 de haut sur
Om,80 de large,avec des alignements de gros clous. Le verrou extérieur laisse penser à
un passage de l'extérieur vers ]'intérieur c'est à dire du cimetière vers l'église;
c'est habituellement l'inverse. Le fait de l'avoir muré à l'intérieur correspond bien
à la condamnation d'une porte d'accès extérieur.
F.- Le portail est large de Im,46, haut de
2m,23. A noter la qualité de la pierre du mur porteur,dans sa partie basse qui correspond
au banc de pierre à l'intérieur ...Banc de pierre qui rappelle ceux des absidioles.
G.- Les colonnes du portail: sont-elles
rapportées dans un mur préexistant ou bien ont-elles été déposées au moment où le
mur de la façade était monté ? quelque soit la réponse à cette question il faut noter
l'épaisseur de ce mur et la qualité de l'appareillage bien supérieur à celui du
clocher.
La colonne de droite mesure 2m,II de haut et celle de gauche Im,98. Cette différence
pourrait s'expliquer du fait que cette dernière est cassée en 3 parties et qu'un morceau
peut manquer.
Ces deux colonnes sont-ailes une petite touche de baroque dans l'esprit de ceux qui ont
fait ce choix.
H.- Le porche s'il n'existe pas au XVII°
n'a-t-il jamais existé. auparavant ou bien s'est-il écroulé à l'instar du clocher ?
I.- Cette porte basse plein cintre fait:
Om,6I de large, Om,33 d'épaisseur et Im,63 de hauteur. La seconde partie de cette porte
fait Om,?5 de large, Om,68 d'épaisseur et Im,97 de hauteur.
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