Il y a 750 ans .... Monflanquin

Alphonse de Poitiers

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Charte de Monflanquin

     
Chronique dans "Sous les Arcades"

 

Avril 2006  n° 485

1256 …  2006

750°  anniversaire de la Bastide

La bastide de Monflanquin

et les cathares

 

En 1200, quand s'ouvre le XIII' siècle, Monflanquin n'existe pas, et les idées cathares circulent abondamment dans le comté de Toulouse, si attentif à se préserver des ambitions de l'Aragon mais aussi des deux puissances du Nord que symbolisent les Plantagenets et les Capétiens.  

Le Haut Agenais, plus précisément, dépend à la fois de deux diocèses d'Agen, l'un catholique et l'autre cathare.  

C’est dans ce contexte religieux conflictuel que, dès 1165, Jean d'Assida évêque de Périgueux, se décide à attaquer la position forte de Gavaudun, pour éliminer les manichéens, ces « bandits ».

 

Plus tard - en 1212 pendant la « guerre des Albigeois » - Simon de Montfort remonte jusqu’au château de Biron dont il s’empare. Tout comme au début du mois d'août, après cinquante jours de siège, la place forte de Penne. Déjà en difficulté devant Penne il n'assiége pas Pujols.  

Par contre, en 28 juin 1214, renforcé par le vicomte de Turenne, il assiège Casseneuil où se sont rassemblés les seigneurs locaux séditieux. A la mi-août, la place est prise, pillée et rasée. 

C’est dans cette conjoncture d’affrontements – situation prolongée dans le temps - que l’église Saint André (aujourd’hui disparue) au bas du pech « Mons Flanquinus », assure la permanence du catholicisme. 

Quand Monflanquin est créée, en 1252,  l'Eglise catholique est triomphante aux côtés des Capétiens représentés par le nouveau comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers

 Cependant, si le problème cathare n’est plus dominant il subsiste. En effet, encore en 1249, c'est à dire cinq ans après la chute de Montségur, 80 croyants cathares sont brûlés à Agen sur l'ordre du comte de Toulouse Raymond VII, qui subit la  pression des capétiens et du pape.  

Avec Alphonse de Poitiers, son successeur, se présente un comte de Toulouse motivé par son alliance avec l’église. Et certainement motivé aussi par le fait qu’une intense activité anti-hérétique pourrait lui valoir - de par les confiscations des biens - des rentrées financières importantes.  

Quoiqu’il en soit, en 1254, Alphonse de Poitiers insiste auprès du  pape pour que la répression soit plus vive. Aussitôt, dominicains et franciscains sont invités par Rome à durcir l’inquisition.

 L’article 13 de la charte de Monflanquin, en 1256, s’inscrit dans cette perspective de rejet et d’éradication du catharisme dans la région, en précisant que les consuls de la bastide ne peuvent être que catholiques.  

De même, les consuls de la dite ville seront renouvelés chaque année, le jour de la fête de l’Assomption. Nous, ou notre bayle, devrons ce jour-là : élire et installer six consuls catholiques choisis parmi les habitants de la dite ville que nous jugerons et estimerons être les plus honnêtes et les pus utiles aux intérêts de la communauté et aux nôtres.

 Cette disposition « juridique » anti cathare ne peut être ignorée si l’on veut appréhender le contexte religieux et politique dans lequel la bastide de Monflanquin a vu le jour. Mais il serait hors de propos d’affirmer que cette bastide, comme d’autres d’ailleurs, ont été voulues et mises en place  pour combattre le catharisme.

 Au total, l’existence du catharisme est une réalité contemporaine  dont Alphonse de Poitiers et l’Eglise se préoccupent, mais ce n’est pas ce problème qui a déterminé la création des bastides. 

Odo Georges