Il y a 750 ans .... Monflanquin

Alphonse de Poitiers

Bastides du haut agenais

Urbanisme orthogonal

Les Remparts

Les Cathares

Charte de Monflanquin

     
Chronique dans "Sous les Arcades"

 

Décembre 2005  n° 482

1256 …  2006

750°  anniversaire de la Bastide

Alphonse de Poitiers

                 et la création des bastides (Haut Agenais)

La création de la bastide de Monflanquin s’inscrit dans la prise en main du Haut Agenais par Alphonse de Poitiers lorsqu’il devient, par son mariage, Comte de Toulouse : 1252 Monflanquin, 1259 Castillonnés, 1264 Villeneuve sur Lot, 1267 Villeréal. Sans oublier Saint Pastour et Castelnaud de Gratecambe pour surveiller le bourg castral de Cancon.   

 

Cette implantation est mal vécue par les seigneurs qui, dès 1253, s'inquiètent de la construction des villes au point que la tension entraîne la convocation d'une Assemblée, la première du genre où le Sénéchal prendra conseil de ses administrés. Autre réaction possible : la création de bastides ou de bourgs par les seigneurs à l'instar des Madaillan à Cancon.

C'est ensuite assurer une source de revenus. En effet la nécessité, pour un prince fortement endetté par les croisades, d'obtenir de nouvelles ressources a agi comme un stimulant permanent à la création des Bastides et à l'accroissement des exigences financières qui pesaient sur elles.

C'est enfin conforter l'implantation du catholicisme et mener jusqu'à son terme l'écrasement du Catharisme. Les chartes ne peuvent que s'inscrire dans la logique de l'Acte Royal de 1254 faisant obligation de choisir des Bayles non suspects d'hérésie. C'est l'assurance que le pouvoir civil collaborera avec l'Inquisition qui associe pleinement Capétiens et Église, d'autant plus fortement en Agenais qu'Alphonse de Poitiers est favorable aux Dominicains, maîtres d'œuvre en la matière.                                               

L'objectif militaire n'est donc pas essentiel dans les bastides Alphonsines... Dans les premières années du XIII° siècle, le Haut Agenais dispose au total d'une dizaine de points forts sur les cent dix répertoriés en Agenais. A cela s'ajoutent des maisons fortes, rectangulaires, avec étage habitable, mal flanquées par deux petites tours; simples résidences seigneuriales où le maître et ses revenus (bétails, récoltes) se trouvent à l'abri d'un coup de main. Le château de Guilhem-Raymond de Pins à Calviac devait être construit sur ce modèle, tout comme Paulhiac (observable encore aujourd’hui), et peut-être déjà Montaut, La Barthe, Montfavés, Monségur, Roquefère… Les préoccupations militaires ne prendront nettement le pas qu'une fois les bastides devenues possession des Plantagenets après le traité d'Amiens (1279). Les bastides seront alors dotées de remparts. 

Odo Georges